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25 mai 2016 3 25 /05 /mai /2016 09:53

Michèle est une femme d'affaire qui semble imperméable à toutes les épreuves de la vie. Son monde va basculer le jour où elle se fait agresser et violer à son domicile. Cette agression ne change rien à son mode de vie, mais psychologiquement elle se métamorphose. Elle décide alors de traquer son agresseur avec qui un jeu malsain va s'installer, une histoire qui peut déraper d'une minute à l'autre.

Paul Verhoeven retrouve ici les thèmes qui lui sont chers : le fantasme, la violence, la sexualité féminine, et comme à son habitude il offre une partition exceptionnelle à une actrice. Comme à chaque fois avec lui, la réalisation est soignée et les interprètes mis en valeur par une superbe lumière. 

Verhoeven nous intrigue, nous interroge, nous fait frissonner, nous fait rire. Il développe pendant deux heures l'étonnante réaction d'une femme face au viol, le syndrome de Stockholm qu'elle semble subir, et sa réaction fasse au poids d'un secret devenu trop lourd pour elle.

Malgré la qualité d'écriture du film, on peut se demander si Elle aurait la même puissance avec une autre interprète principale. Isabelle Huppert qui n'a pourtant plus rien à prouver et dont tout le monde connait l'étendue du talent, parvient une nouvelle fois à nous impressionner. Elle réalise là l'une des plus grandes prestations de sa carrière avec ce rôle que seule elle peut jouer. Son absence du palmares du dernier Festival de Cannes est pour moi une réelle surprise tant elle est exceptionnelle dans Elle. A ses côtés de superbes seconds rôles, à commencer par Laurent Lafitte en voisin trop gentil pour être vrai, Judith Magre en vieille dame fantasque, Alice Isaaz en belle fille cinglée, Charles Berling en ex mari paumé, Anne Consigny en meilleure amie aux sentiments ambigus, Virignie Efira en catholique pratiquante sexy.

Elle, est une vraie réussite, un vrai bon cru. Et si vous êtes hermétique à Verhoeven allez y tout de même pour voir la performance d'une des plus grandes actrice au monde.

Elle de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Virginie Efira, Judith Magre, Ane Consigny, Charles Berling, Alice Isaaz... Durée 2h10. En salle le 25 mai.

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 16:39

Un groupe de mexicains tente de traverser la frontière afin de gagner les Etats-Unis, mais ils vont être pris en chasse par un patriote extremiste bien décidé à tous les tuer.

Jonas Cuaron, le fils d'Alfonso (Gravity) réalise ce road trip de l'extrème dans lequel un groupe de clandestins essaye d'échapper à la mort. Comme son père, il a un sens certain pour la mise en scène, le tout associé à une superbe photographie. La scène (entre autres) où le patriote exécute une partie du groupe à distance est à couper le souffle.

Le film se penche sur les conditions extrèmes dans lesquelles les clandestins rejoignent les USA, sur le rêve américain qu'ils ont en tête et sur l'hostilité de certains citoyens américains à les voir arriver dans leur pays. Néanmoins, le traitement politique s'arrête là et le film devient rapidement un survival movie sans autre ambition que celle du suspense et de la mise en scène. 

Le film repose sur l'interprétation de ses deux stars : Gael Garcia Bernal en clandestin pourchassé et Jeffrey Dean Morgan en patriote fou. Tous deux sont épattants, cependant léger avantage pour Jeffrey Dean Morgan qui vole la vedette au reste de la distribution.

Desierto de Jonas Cuaron, avec Gael Garcia Bernal et Jeffrey Dean Morgan. Durée 1h34. Sortie le 13 avril. 

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13 avril 2016 3 13 /04 /avril /2016 15:44

Davis, banquier d'affaire, vient de perdre sa femme dans un accident de voiture, étonnament il ne ressent rien, ni tristesse, ni colère. A l'hopital où sa femme vient de décéder, il cherche à s'acheter des bonbons dans le distributeur, mais ceux-ci restent coincés, il décide alors de faire une réclammation auprés de la compagnie gérant les distributeurs. De ses lettres de réclamation, il va nouer une relation avec la femme chargée du service client. Parallèlement à cela, il abandonne progressivement son métier et décide de démonter ou de casser tout ce qu'il approche.

Jean-Marc Vallée est capable de très bonnes choses (Café De Flore, Dallas Buyers Club) comme de moins bonnes choses (Wild), ici il revient à un niveau correct. Correct mais sans plus, car passée la première demi-heure, le film s'enlise dans une sorte d'éternelle répétition de destruction automatique de tout et n'importe quoi. Cependant la seconde moitié du film reprend de jolies couleurs jusqu'à un joli final.

Comme à chaque fois avec Vallée, la mise en scène est maitrisée et l'écriture de tous les roles soignée. Après avoir offert de magnifiques roles à Vanessa Paradis, Reese Witherspoon, Jared Leto ou encore Matthew Mcconaughey, il démontre à nouveau qu'il est un formidable directeur d'acteurs.

En effet, les acteurs trouvent ici une belle partition. Jake Gyllenhaal continue de donner un aspect plus profond à sa carrière (Night Call, Prisoners, La Rage Au Ventre...), il est excellent en homme détruit ne parvenant pas à faire son deuil. Il porte le film d'un bout à l'autre et le sauve de ses quelques moments de flottement. Quant à Naomi Watts, elle est lumineuse en mère de famille paumée.
 

Démolition, de Jean-Marc Vallée, avec Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper... Durée 1h41. En salle depuis le 6 avril.

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 14:22

Un franco-algerien installé à la montagne est le propriétaire d'une fabrique de ski de qualité, mais son affaire n'est pas florissante et il est à deux doigts de déposer le bilan. Son associé lui propose de participer aux jeux olympiques dans l'équipe algérienne afin de faire la promotion des skis.

Good Luck Algeria n'a sur le papier rien de prometteur : des acteurs qui n'ont pas grand chose en commun, une affiche faisant penser à un "Pattaya au ski", et un réalisateur dont ce n'est pas le métier. Pourtant la mayonnaise prend et c'est une jolie surprise.

Tout d'abord car cette incroyable histoire est une histoire vraie, et que le réalisateur est le frère de cet athlète qui s'est lancé dans le pari fou de participer aux jeux olympiques d'hiver. Ensuite parce que la distribution est excellente. Enfin parce que le film ne se contente pas de retracer cette aventure hors du commun, mais aussi parce qu'il s'interroge sur l'intégration de cette famille franco-algérienne installée à la montagne, sur la souffrance du père de ne pas être aussi souvent que possible dans son pays de naissance, sur la fierté des parents de voir leurs enfants réussir, sur le sentiment d'appartenance à la France des enfants quand le père se sent encore algérien. Bref, c'est un film malin avec une belle morale et comme Nous Trois Ou Rien il y a quelques mois, ca fait du bien ! 

Pour incarner le skieur un peu fou, le réalisateur fait appel à Sami Bouajila comme toujours impeccable. A ses côtés, Franck Gastambide est parfait tout en sobriété, Chiara Mastroiani joue une partition qu'on ne lui connaissait pas. Et pour les seconder la trop rare Hélène Vincent en citoyenne du monde et Bouchakor Chakor Djaltia en père dévoué.

Good Luck Algeria a du mal à se faire une place parmi toutes les énormes sorties du moment, pourtant il mérite le coup d'oeil. 

 

Good Luck Algeria de Farid Bentoumi, avec Sami Bouajila, Chira Mastroianni, Franck Gastambide, Hélène Vincent... Durée 1h30. En salle depuis le 30 mars.

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 13:51

Damien et Tom sont dans la même classe d'un lycée aux pieds des Pyrénées mais tout les oppose, l'un vit en ville quand l'autre vit dans la montagne et doit subir 1h30 de transport pour se rendre en cours. Au premier abord ils se détestent et se battent régulièrement. Cependant, la mère de Damien qui soigne la mère de Tom, propose à ce dernier de venir s'installer chez eux, la cohabitation bien que difficile va permettre aux deux jeunes hommes de se découvrir.

André Téchiné auteur de nombreux grands films revient avec ce film à son meilleur niveau et fait ce qu'il sait faire de mieux, capter les sentiments, l'amour naissant, l'intimité de ses personnages. L'écriture du film à laquelle est associée Céline Sciamma est riche et la psychologie de chaque personnage est soignée.

Avec ce film, Téchiné explore la découverte de soi meme à un âge où l'on est plein d'incertitudes, la découverte des sentiments amoureux, la peur de ceux-ci. Et les deux héros se battent face à ces découvertes sans doute pour éviter le plus longtemps possible de s'avouer l'inéluctable vérité. Dans leur apprentissage de la vie ils seront alors aidés par la mère de Damien (formidable Sandrine Kiberlain).

Pour incarner ces personnages André Téchiné se repose sur Sandrine Kiberlain, décidémment toujours parfaite et lumineuse, et sur deux jeunes acteurs prometteur. Kacey Mottet Klein (déjà vu dans L'Enfant D'En Haut, Gainsbourg Vie Héroïque) explose complètement dans ce film. Son partenaire Corentin Fila est lui aussi très bon, en jeune homme souhaitant garder le contrôle de tout.

Avec Quand On A 17 Ans, André Téchiné offre un film lumineux sur la découverte de l'amour et l'apprentissage de la vie.  

 

Quand On A 17 Ans, d'André Téchiné, avec Kacey Mottet Klein, Corentin Fila et Sandrine Kiberlain. Durée 1h54. En salle depuis le 30 mars.

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 18:47

Vincent a une vie bien tranquille entre sa copine qu'il ne voit jamais et sa mère envahissante. Un jour il rencontre une vendeuse dans une supérette, il est persuadé de l'avoir déjà vu, pour savoir comment il la connait il va la suivre. Rosalie, la vendeuse, se rendant compte de son manège décide de le faire suivre à son tour par sa nièce. Ces trois solitudes vont ainsi se découvrir et apprendre à se connaître.

Ce premier film de Julien Rappeneau était attendu à la fois en raison de la filiation du réalisateur mais aussi en raison des critiques très positives. Malheureusement, et si le film n'est pas décevant, il ne répond pas totalement à nos attentes. Ce film attendu est certes un joli premier film, mais pas le chef d'oeuvre annoncé.

La vraie bonne idée est de montrer l'histoire selon trois points de vue, ceux des trois personnages, de ces trois personnes perdues et cachant des secrets. La réalisation très poétique donne du relief à la folie douce des personnages.

Pour servir cette histoire, on retrouve la toujours parfaite Noémie Lvovsky en femme isolée et abîmée par la vie. Face à elle, Kyan Khojandi trouve ici son premier grand rôle mais ne parvient à se défaire de son personnage de Bref. Pour compléter la distribution, Alice Isaaz confirme tout le bien que l'on pense d'elle, pétillante elle déroule son jeu avec une aisance déconcertante. Les personnages secondaires (Anémone, Sara Giraudeau, Philippe Rebbot...) viennent ajouter un peu de folie à l'ensemble qui resterait un peu tiède sans leur présence.

En définitive, Rosalie Blum est un joli film que l'on aurait sans doute plus apprécié si les critiques ne l'avaient pas tant survendu.

 

Rosalie Blum de Julien Rappeneau, avec Kyan Khojandi, Noémie Lvovsky, Alice Isaaz, Anémone... Durée 1h35. En salle depuis le 23 mars.

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 10:31

Samuel, Timothée, Nestor, Vadim et Julia sont cinq amis d'enfance qui depuis toujours veulent habiter en collocation. Un jour, Samuel trouve l'appartement de leur rêve dont il propose de payer la moitié du loyer, la bande accepte et une nouvelle vie peut commencer. Seulement, à peine installés, Samuel voit son père lui couper les vivres, il décide alors de vendre de l'herbe pour pouvoir assumer sa part, mais tout ne se passe pas comme prévu et il va avoir besoin de ses amis.

Igor Gotesman réalise ici son premier film dans lequel il retrouve ses compères de Casting(s). Drôle du début à la fin, cette comédie parfaitement écrite propose des dialogues savoureux et des gags hilarants. 

Five est destiné à devenir culte pour tous les 20-30 ans, parce que le film ne se contente pas d'être une comédie de potes à la Friends, mais s'interroge sur les phénomènes de société de la nouvelle génération (l'amitié homme/femme, la présence de plus en plus importante de la weed, la difficulté à sortir de l'adolescence...). Le film répond aussi à la problématique "jusqu'où peut on aller par amitié", on aurait tout autant ri si le film s'était contenté d'être une comédie, mais il n'est pas que ça il est aussi malin.

Chacun peut s'identifier à l'un des personnages de cette bande interprétés par des comédiens au top. Si comme à chaque fois Pierre Niney excelle, on est ravi de le retrouver dans un registre comique, il y est aussi à l'aise que dans le drame. Mais la révélation du film est François Civil qui explose litéralement et trouve enfin un rôle à sa mesure, même lors des gags les plus graveleux il ne tombe pas dans la vulgarité et ne nous met pas mal à l'aise. Il faut aussi citer Idrissa Hanrot, Igors Gotesman et Margot Bancilhon qui complètent cette géniale bande. Enfin, à noter les apparitions désopilantes de Fanny Ardant et Pascal Demolon et la touchante Michèle Moretti. 

Five est incontestablement la comédie que l'on attendait, on en ressort avec un moral au top et une envie de le revoir avec ses potes.  

Five de et avec Igor Gotesman, et aussi Pierre Niney, Margot Bancilhon, François Civil, Idrissa Hanrot... Durée 1h42. En salle le 30 mars. 

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 14:56

Une équipe de flics corrompus braque une banque en plein jour sur ordre de la mafia russo-israélienne. Alors qu'il enquête sur ce casse, l'inspecteur ignore que certains de ses hommes jouent double jeu, et qu'il a confié comme coéquipier à son neveu l'un des braqueurs. La mafia leur commande un nouveau braquage et afin de faire diversion, les hommes ont l'idée d'un triple 9, le code 999 signifiant qu'un policier est touché par arme.

Après Les Hommes Sans Lois, John Hillcoat revient avec Triple 9. Il confirme ainsi son talent pour les films noirs, les histoires de famille et de malfrats. 

Le film épouse les codes du genre sans tomber dans le cliché. Hillcoat met en scène la mafia à Atlanta, mafia qui n'est ni italienne ni irlandaise mais russo-israélienne, et dont le chef est une femme usant de l'amour d'un père pour son fils pour faire faire les pires horreurs à son équipe de braqueurs. Avec une réalisation maitrisée et un scénario très travaillé, le film connait une tension qui ne redescend pas de la scène d'ouverture au final. 

Là où le film se complique c'est au niveau de la distribution, car si celle-ci est impeccable la multitude des personnages nous perd parfois, mais peut-être est-ce le but. Casey Affleck retrouve un premier rôle qui lui permet de tirer son épingle du jeu. A ses côtés Aaron Paul, Chiwetel Ejiofor, Woody Harrelson ou encore Norman Reedus trouvent aussi de beaux rôles. Mais celle qui étonne le plus, c'est Kate Winslet qui est incarne une géniale patronne de la mafia, confirmant ainsi qu'elle peut tout jouer.

Triple 9 de John Hillcoat, avec Casey Affleck, Chiwetel Ejiofor, Woody Harrelson, Aaron Paul, Kate Winslet... Durée 1h56. En salle depuis le 16 mars. 

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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 09:23

André Bamberski voit sa femme et mère de ses enfants le quitter pour un autre, le docteur Krombach. Le couple part s'installer en Allemagne, où les enfants Bamberski les rejoignent durant les vacances. Au cours d'un de ces séjours, Kalinka (la fille de l'ex couple) est retrouvée morte dans des circonstances suspectes. Rapidement, André Bamberski est convaincu que le docteur Krombach est responsable de sa mort. Il va alors faire de la reconnaissance de sa responsabilité le combat de sa vie, jusqu'à enlever le médecin pour le faire juger en France.

Après Présumé Coupable et L'Enquête, Vincent Garenq s'attaque à un nouveau fait divers, celui relatif à l'affaire Bamberski/Krombach. Comme toujours avec lui, le film est très documenté (notamment au niveau juridique) et la compréhension de l'affaire ainsi facilitée. Vincent Garenq offre aussi de beaux rôles à ses interprètes comme il l'avait fait par le passé avec Gilles Lellouche ou encore Philippe Torreton. 

La mise en scène bien qu'assez académique offre de beaux plans avec une belle lumière que ce soit pour les scènes au Maroc, en Allemagne ou dans le sud ouest de la France.

La distribution est impeccable à commencer par Daniel Auteuil qui après une succession de films très moyens, revient avec un rôle fort. Cependant, André Bamberski n'est pas épargné, s'il a notre sympathie car son combat est louable, son egoïsme et son orgueil sont mis en avant et peuvent parfois le rendre antipathique. A ses côtés, Marie-José Croze parfaite en femme convaincue de l'innocence de son second compagnon qu'elle protège presque plus qu'elle ne pleure la mort de sa fille. Enfin, Sébastien Koch excelle dans ce role de personnage trouble et mysterieux qui réussit à échapper à la justice française pendant près de trente ans.

Entre un Daniel Auteuil au meilleur et un Vincent Garenq toujours aussi bon pour relater les grandes affaires judiciaires, Au Nom De Ma Fille est un film qui mérite le coup d'oeil.

 

Au Nom De Ma Fille de Vincent Garenq, avec Daniel Auteuil, Marie-José Croze, Sébastien Koch... Durée 1h27. En salle depuis le 16 mars 2016.

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 18:32

Joy et Jack vivent enfermés dans une petite pièce. L'enfant né en captivité ne sait rien de l'exterieur et sa mère le berce d'illusions et réussit à lui donner une bonne éducation malgré le mode de vie anormal. C'est son fils qui lui permet de survivre et c'est par son fils qu'elle va tenter de sortir de cet enfer. 

Le film se décompose en deux parties, la première consacrée à l'enfermement est un saisissant huis clos où la seule vision de l'exterieur est celle permise par le petit velux dans le toit de la cabane. Le réalisateur réussit parfaitement à nous faire ressentir la rétention des deux personnages principaux, et l'ambition de la mère de faire croire à la normalité de la situation à son fils. 

La seconde partie sur le retour à la réalité des protagonistes est elle aussi saisissante. L'enfant découvre un monde dont il ne sait rien et dont il a peur, quand la mère retrouve ses proches et une vie qui lui manquait tant. Cette analyse de l'apprentissage d'une arrivée dans le monde réel de l'enfant, et d'un retour à la vie de la mère est étonnant de justesse. La force de l'enfermement de la premiere partie est telle que l'on ressent également la difficulté à retrouver la vraie vie.

Pour servir ce film difficile, Brie Larson (qui a reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle) est excellente en jeune mère séquestrée, même si son jeu en permanence dans la douleur manque parfois de subtilité. Mais la vraie star du film c'est le jeune garçon Jacob Tremblay qui s'empare d'un rôle très difficile avec une force étonnante pour son jeune âge, il joue l'apprentissage de la vraie vie avec une profondeur impressionnante.

Room de Lenny Abrahamson , avec Brie Larson, Jacob Tremblay, William H Macy... Durée 1h58. En salle depuis le 9 mars.

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