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27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 11:36

Suite à un accident de ski Tony est dans un centre pour rééduquer son genou. Alors qu'elle soignera sa blessure, elle va faire le point sur son histoire d'amour tumultueuse avec Georgio. Comment ont-ils pu se faire autant de mal ? Comment la passion entre eux n'a jamais laissé place à l'amour ?

Pour son quatrieme long Maiwenn continue de filmer des être détruits, cette fois ci par l'amour. Si elle s'est peut être à nouveau inspirée de sa propre vie, elle ne tient pour une fois aucun rôle à l'écran, faisant place aux excellents Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot.

Pour la première fois, la réalisation de Maiwenn est vraiment celle d'un film, laissant de côté la vision plutôt documentaire de ses précédentes réalisations (Pardonnez Moi, Le Bal Des Actrices et Polisse), les images sont ici bien plus léchées et plus travaillées. La mise en scène est également plus maitrisée.

Maiwenn propose sous forme de flashback à son héroïne de revenir sur cette passion. D'un début d'histoire lumineux à la destruction de ces deux amants qui tout en s'aimant ne parviennent pas à se rendre heureux.

Pour incarner ce couple, Maiwenn a fait appel à Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot. S'il n'est plus besoin de vanter les qualités du premier qui est une fois de plus incroyable et donne une dimension et une force au personnage de Georgio. Force est de saluer l'immense prestation d'Emmanuelle Bercot. L'actrice réalisatrice qui a tant ému avec La Tête Haute, démontre ici tous ses talents d'actrice. Le prix d'interprétation qu'elle a reçu lors du dernier Festival de Cannes n'est que justice. Il était osé de la part de Maiwenn que de confier le rôle principale à une actrice qui si elle est reconnue, n'est pas ce qu'on appelle une actrice populaire, cela devrait sans doute changer. Pour compléter la distribution, la réalisatrice a fait appel à sa soeur Isild Le Besco et au génial Louis Garrel  (Les Deux Amis) qui confirme son talent pour la comédie. Enfin est aussi présent à l'écran une bande de jeunes (dont la star du web Normand Thavaud) qui campent d'autres patients du centre de rééducation, ils vont redonner le sourire et Tony et sont un peu le rayon de soleil du film.

Mon Roi est à voir, car il vient compléter l'oeuvre déjà très interessante de Maiwenn. Le film mérite également d'être vu pour les performances de ses deux acteurs principaux.

 

Mon Roi de Maiwenn, avec Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot, Isild Le Besco, Louis Garrel... Durée 2h03. En salle dpuis le 21 octobre.

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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 13:46

La lutte contre le trafic de drogue est devenue très compliquée à la frontière mexicaine. Suite à la découverte d'une scène de crime, une jeune recrue du FBI est engagée par le gouvernement pour faire partie d'un groupe enquêtant sur un cartel mexicain. Lors de cette opération réalisée en dehors du cadre légal, elle va devoir apprendre à mettre ses convictions de côté.

Le nouveau film de Denis Villeneuve présenté au dernier festival de Cannes aurait sans doute mérité un prix de la mise en scène ou du scénario, mais il a été oublié du palmares. Le réalisateur retrouve ici la noirceur et la puissance de ses précédents films. Là encore, il place son personnage principal dans une situation qui va l'obliger à remettre en cause sa moralité.

Comme dans ses précédents films, Denis Villeneuve s'appuie sur un scénario solide, fait de multiples rebondissements et qui nous pousse à nous interroger sur chaque personnage, qui est dans le camp du bien qui dans le camp du mal ? Mais la réponse n'est pas aussi manichéenne que la question, certains personnages devant pour servir le bien user du mal. La virtuosité de la mise en scène sert également le film, de l'ouverture du film puissante, jusqu'au final glaçant, le réalisateur tient le spectateur en haleine et sous tension, il est aidé en cela par une bande son excellente.

L'ensemble du casting est impressionnant de maitrise. De l'idéaliste Emily Blunt,  au calculateur Josh Brolin en passant par le féroce Benicio Del Toro, ils sont tous parfaits et figurent en bonne position pour une future nomination aux Oscars.

Le nouveau Villeneuve est un bon cru, à la hauteur de ses précedents films qui l'ont logiquement rendu incontournable.

Sicario, de Denis Villeneuve avec Emily Blunt, Josh Brolin et Benicio Del Toro. Durée 2h02. En salle depuis le 7 octobre. 

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4 octobre 2015 7 04 /10 /octobre /2015 18:37

Clément, apprenti comédien, est amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la gare du Nord, mais celle-ci se veut insaisissable. Avec l'aide de son ami Abel, il va tenter de comprendre ce qu'elle lui cache te pourquoi elle ne se laisse pas séduire.

Présenté au dernier festival de Cannes à la semaine de la critique, le premier long de Louis Garrel est prometteur. La mise en scène permet de s'immiscer dans ce trio, mais surtout dans l'amitié unissant Clément et Abel, une amitié dont on comprend rapidement qu'elle n'a pas toujours été idéale. Le traitement que Louis Garrel fait de cette amitié sur le déclin, est l'un des meilleurs sur le sujet.

Le film est aussi un moyen pour Louis Garrel de faire son autocritique ou du moins de jouer avec son image, Clément reprochant régulièrement à Abel de "faire la gueule". Louis Garrel a expliqué lors de la promotion qu'il etait amusé par les nombreuses moqueries sur son manque de sourire.

Prétendant de bien filmer que les gens qu'il aime, Louis Garrel s'est entouré de son ami, l'excellent Vincent Macaigne et de sa compagne de l'époque la géniale Golshifteh Farahani. Alternant entre humour et drame, les trois comédiens donnent une réelle intensité au film.

Avec Les Deux Amis, Louis Garrel réussit une oeuvre singulière empreinte d'émotion, d'humour et de reflexion.

 

Les Deux Amis de et avec Louis Garrel et aussi Vincent Macaigne et Golshifteh Farahani. Durée 1h40. En salle depuis le 23 septembre.

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 14:42

Dheepan est un combattant des Tigres tamouls. La guerre étant sur le point de se terminer, il décide de fuir le Sri Lanka pour l'Europe. Il emmène avec lui une jeune femme et une fillette, ensemble ils se feront passer pour une famille. Arrivés en France ils vont découvrir que la vie plus calme dont ils avaient rêvé n'était qu'un leurre.

Avec sa troisième sélection cannoise, Jacques Audiard a enfin remporté la récompense suprême, la Palme d'Or, ce n'est pourtant pas son meilleur film. Reste qu'un Audiard est toujours un bon film.

Jacques Audiard fait encore preuve d'une grande maitrise dans la réalisation et la mise en scène. Et si l'ensemble du film est un peu lent, il démontre encore une fois qu'il est un des plus grand réalisateurs du cinéma français durant les 30 dernières minutes du film. La force de Jacques Audiard est de nous emporter avec lui peu importe le sujet qu'il choisit de traiter, que ce soit lors d'une plongée en prison ou pour contempler une histoire d'amour entre deux égarés dont une à qui il manque des jambes, et là encore en suivant cette famille artificielle sri lankaise.

Le film est d'autant plus fort qu'il rejoint le thème actuel des migrants qui pour beaucoup quittent comme Dheepan des zones en guerre en espérant trouver un monde meilleur.

Jacques Audiard est aussi un immense directeur d'acteurs. Cette fois, pas de stars, et peu de têtes connues du grand public hormis Vincent Rottiers exceptionnel en petit truand de banlieue.  La famille est merveilleusement interprétée par Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan et Claudine Vinasithamby.

Dheepan de Jacques Audiard, avec Vincent Rottiers, Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan et Claudine Vinasithamby.

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 21:17

Un roi libertin obsédé par les jeunes et jolies femmes, une reine opressant son fils et une princesse mariée de force à un ogre. Trois destins, trois royaumes pour un condensé de trois contes italiens.

Apres son Grand Prix pour Gomorra, Matteo Garrone revenait cette année à Cannes pour présenter Tale Of Tales (le conte des contes), reprenant le meilleur des contes italiens. Comme toujours avec lui la mise en scène est soignée et la photographie sublime. De ce point de vue le film est réussit. Les décors (naturels ou non) sont incroyables, qu'il s'agisse des différents chateaux, falaises ou forêts, tous sont exceptionnels. Le travail réalisé sur les costumes est lui aussi saisissant, chaque robe, uniforme, bijou est une oeuvre d'art. Mais à trop travailler sur la forme, le réalisateur en a peut être oublié le fond.

Car si chacun des contes est interessant le traitement est un peu long. Mais comment donner de la consistance à des histoires de quelques pages ? On regrette également que les différents personnages ne se rencontrent que très rarement, et qu'il n'y ait pas de véritable lien entre les contes, hormis le fait que les différents protagonistes soient ammenés à se retrouver dans de trop rares rassemblements de têtes couronnées, les trois histoires sont totalement indépendantes.

Le réalisateur nous rappelle cependant à quel point le conte est cruel, bien loin de l'imagerie des reprises de Walt Disney, certaines scenes sont gores, mais un gore italien, esthétique.

Néanmoins, malgré de nombreuses faiblesses, le film est sauvé (en plus de la réalisation) par un casting haut en couleur : Vincent Cassel (formidable en roi libidineux) et Toby Jones en tête. Cela nous permet également de retrouver Salma Hayek dans un rôle totalement anti glamour.

Tale Of Tales de Matteo Garonne, avec Vincent Cassel, Salma Hayek, Toby Jones, Stacy Martin. Durée 2h13. En salle depuis le 1er juillet.

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 18:20

Au quartier général de la tête de Riley, cinq émotions controlent sa vie. Lorsque la petite déménage à l'autre bout du pays avec ses parents, les émotions sont perturbées. Si Joie est toujours optimiste, Tristesse gagne un peu de terrain. Le passage de l'enfance à l'adolescence fait naitre de nouveaux sentiments chez la jeune fille.

N'y allons pas par quatre chemins, Vice-Versa est une franche réussite comme Pixar sait en faire. L'ensemble est plein de trouvailles et d'inventivité. Comme à chaque fois, le studio américain réussit à faire un film suffisamment intelligent et divertissant pour qu'il puisse plaire à la fois aux petits et aux grands. Il traite du passage de l'enfance à l'adolescence avec une subtilité rarement vue auparavant.

Tout est parfaitement pensé (les rêves, la déprime, les amis imaginaires, les souvenirs qui disparaissent, ceux qui restent...). Tout ce que ressent Riley, nous avons pu le ressentir un jour. Et la manière dont chacun de ses sentiments est perçu par les différents personnages contrôlant son cerveau est finement analysée. Si vous vous etes déjà demandé ce qui se passait dans votre cerveau, ce qui dictait chacune de vos actions, Vice-Versa vous apportera la réponse.

Le film repose aussi sur un casting de voix exceptionnel, Charlotte Lebon (Joie) et Marilou Berry (Tristesse) sont celles sur lesquelles le film repose et elles donnent une relle intensité aux deux émotions les plus importantes. Elles sont joliment secondées par Gilles Lellouche (Colère), Pierre Niney (Peur) et Mélanie Laurent (Dégout).

Il est rare que je sois autant émerveillé devant un film d'animation, mais celui-ci mêlant à la fois émotion, intelligence et humour, on peut réellement parler de chef d'oeuvre. 

 

Vice-Versa de Pete Docter et Ronaldo Del Carmen avec (voix US) Amy Poehler, Bill Hader, Diane Lane... (voix françaises) Charlotte Lebon, Marilou Berry, Pierre Niney, Gilles Lellouche, Mélanie Laurent. En salle depuis le 17 juin 2015. Durée 1h34

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16 juin 2015 2 16 /06 /juin /2015 17:25

Gérard et Isabelle se sont aimés, ils ont eu un enfant, puis se sont séparés il y a longtemps. Leur fils s'est suicidé et a dans ses dernières volontés demandé à ce que ses parents fasse un voyage dans la vallée de la mort.

 

Après La Religieuse, Guillaume Nicloux retrouve Isabelle Huppert et dirige pour la première fois Gérard Depardieu. Comme dans chacun de ses films, la réalisation est maitrisée et la photographie sublime. Il prend le temps de poser l'histoire et l'ambiance de ce voyage improbable dans une vallée de la mort magnifiée.

Si dans le court normal de la vie, c'est aux parents de transmettre aux enfants, ici le processus s'inverse et c'est l'enfant qui va apprendre à ses parents. Apprendre à faire leur deuil, à faire face au septicisme et à communiquer à nouveau. Apprendre à rattraper le temps perdu en faisant enfin quelque chose pour ce fils qu'ils ont tant délaissé et apprendre surtout qu'il les aimait.

Pour incarner ces deux personnages le choix d'Isabelle Huppert et de Gérard Depardieu est évident. Elle est mystique, il est sceptique. Elle est fragile et frêle, il est énorme et semble invincible. Ils sont tous les deux grandioses souvent seuls face à eux mêmes. Ils livrent une brillante prestation et donne à ce film âpre une véritable et intense lumière.

Valley Of Love est un film à voir ne serait ce que pour ses deux interprètes.

Valley Of Love, de Guillaume Nicloux avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert. Durée 1h31. Sortie le 17 juin.

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 13:53

Thierry a perdu son emploi, après plusieurs mois de recherches et de visites au pôle emploi il retrouve un poste de vigile au sein d'un supermarché. Lui qui connait la misère va t-il réussir à juger ceux qui comme lui dérapent parfois dans le grand magasin.

 

Stéphane Brizé collabore ici pour la troisième fois avec son acteur fétiche, Vincent Lindon. Comme dans ses précedents films il met en valeur ses acteurs avec une mise en scène apre et de longs plans séquence, laissant une plus grande place à la force de l'histoire.

Cette plongée dans la dure réalité du monde du travail et de l'après chomage, ou quand la misère appelle la misère. Comment cet homme qui a connu et connait encore les fins de mois difficiles, qui doit vendre son mobile home pour sauver son épargne, qui est prêt à toutes les concessions pour boucler les fins de mois, comment va-t-il pouvoir réprimender les voleurs qu'il va appréhender dans le magasin ? comment pourra-t-il se désolidariser de ses collègues qui parfois dérapent en prenant des bons de réductions ?

La Loi Du Marché est sans issue, ceux qui sont dans la misère y restent et soit ils se mettent à voler soit ils deviennent ceux qui empêchent les autres de voler, pas d'autres alternatives. Même si le film est réaliste, il est froid et très dur, Discount sorti en début d'année laissait plus de place à l'optimisme.

Reste Vincent Lindon, il est incroyable et bouleversant son prix d'interprétation au dernier festival de Cannes est totalement mérité. Au delà de cette brillante prestation, il vient récompenser un carrière quasi sans faute faite de choix exigents et audacieux. Ce premier prix devrait être (enfin) suivi de nombreux autres. 

 

La Loi Du Marché de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon. Durée 1h33. En salle depuis le 19 mai.

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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 12:27

Malony est un enfant turbulent, de ses 6 ans jusqu'à sa majorité il va (très) régulièrement être dans le bureau d'un juge, une juge qui fera tout pour que cet enfant s'en sorte.

Après le très réussi Elle S'En Va il y a deux ans, on attendait beaucoup de ce nouveau film d'Emmanuelle Bercot, d'autant plus que celui-ci faisait l'ouverture du 68ème festival de Cannes. Nous pouvons être satisfaits de cette attente, tant la réalisatrice réussit son pari. 

En apparence, étudier 10 ans de la vie d'un délinquant et ses rapports avec sa famille et la justice n'est pas très engageant. Mais on ne s'ennuie pas une seconde durant le film, et cela car l'histoire est racontée de différents points de vue : celui de l'enfant, celui de la juge et celui des éducateurs. Il est bon de rendre hommage à ces gens qui se battent pour éviter la détention à des gamins qui valent bien mieux que ce qu'ils veulent bien croire.

Le travail d'Emmanuelle Bercot est remarquable aussi dans la réalisation, tout comme dans Elle S'En Va, elle donne une très grande place à la lumière et à la nature, sorte d'exutoire pour des enfants n'ayant souvent connu que le béton.

Si le film est aussi fort c'est aussi grâce à ses interprètes. Catherine Deneuve trouve ici l'un de ses meilleurs rôles depuis longtemps, elle donne à cette juge des enfants passionnée et jamais résignée une force incroyable. Sara Forestier continue d'étonner en mère de famille paumée et peu gatée par la vie. Benoit Magimel est lui aussi parfait en tant qu'éducateur. Mais le véritable atout du film, la révélation, c'est bien sur Rod Paradot, ce jeune homme de 19 ans (dont c'est le premier film) emporte tout sur son passage. Capable de tout jouer, il nous fait à la fois rire, pleurer, frissoner et sa puissance de jeu fait de lui l'un des futurs grands visages du cinéma français.

Emmanuelle Bercot peut garder sa tête bien haute, son dernier film est un grand cru.

La Tête Haute d'Emmanuelle Bercot, avec Catherine Deneuve, Sara Forestier, Benoit Magimel et Rod Paradot. Durée 2h. En salle depuis le 13 mai.

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